Le plat pays
Après notre entrée en Uruguay, nous nous dirigeons en direction du sud, vers Colonia del Sacramento, magnifique petite ville coloniale, bien préservée, avec ses rues pavées, ses façades colorées. Peu de touristes en cette saison à part quelques brésiliens, en tous cas, très peu d’européens.
Nous resterons 2 jours à Colonia, ce qui nous permet de découvrir un aspect essentiel de la vie uruguayenne : le maté. C’est une tisane, qui est bue en quantité astronomique par tout uruguayen qui se respecte, à toute heure du jour ou de la nuit. Et pour être toujours pourvu en maté, on se ballade en permanence avec son petit thermos et sa bombilla, sorte de petite coupe pleine d’herbe. Cette habitude donne lieu à des scènes un peu surréalistes : la promenade en vélo avec le maté dans une main, le guidon dans l’autre ; les courses au supermarché avec le bol de tisane, le maté en conduisant la voiture…
Même les p’tits jeunes qui la jouent rebelles et gros durs ont sous le bras le thermos de maté ce qui leur retire, un peu, il faut bien le dire, de leur superbe.
Finalement, on se dit qu’un peuple qui boit en permanence une tisane aux herbes ne peut pas être ni agressif ni foncièrement mauvais : ici aucune violence, aucun danger provenant des autres. On imagine mal d’ailleurs une agression avec une seule main, l’autre étant occupée par la bombilla…
Après la ville nous partons vers l’intérieur des terres, vers le pays des gauchos. Nous débarquons, un peu à l’improviste, dans une estancia perdue au fin fond de la campagne. Nous allons y rester 2 jours exceptionnels. Nils a d’ailleurs décidé de retourner y vivre dès qu’il sera grand. Ballade à cheval (sans Fabrice qui a décidé qu’il n’avait rien de commun avec ses bêtes là), promenades dans la pampa et surtout repas gargantuesques préparés par Juana. Un gâteau au chocolat et au dulce de leche nous laissera un souvenir impérissable (sur les cuisses, c’est certain, dans nos mémoires, sans doute…).
Au moment du départ, Nils s’effondre en larmes à l’idée de se séparer des 3 petits chiens qu’il y a rencontrés.
On se dirige actuellement vers le nord, en traversant des horizons désespérément plats. Le paysage ne varie jamais en Uruguay : immenses prairies en herbe où paissent d’énormes troupeaux de vaches et de moutons.
Nous sommes maintenant bien rodés à notre vie de nomade. Aucun problème pour trouver de l’eau, notre espace est maintenant bien organisé et rationalisé. Les repas sont encore peu variés mais je progresse…