The End
Deux ou trois choses que j'ai apprises ( de moi...et des autres)
Deux cerises sur le gâteau
Allez, encore deux petites merveilles avant de rentrer.
D'abord, Yellowstone.
Palette volcanique multicolore, odeur de souffre, explosion de geysers, on en a pris plein les yeux, les narines et les oreilles.
Les fumerolles, les geysers, les sources d'eau chaude sont innombrables dans le parc, plus de 10000, le tout décliné sous toutes les couleurs de l'arc en ciel.
Le parc de Yellowstone est aussi fameux pour sa faune exceptionnelle qui gambade en toute liberté; ours, élan, wapiti, bisons. Malchanceux, nous n'avons pas vu d'ours mais abondance de bisons qui provoquent même un veritable embouteillage quand le troupeau décide de se reposer, voire de s'accoupler, sous les yeux hilares des conducteurs, au milieu de la file.
Ensuite, comme final exceptionnel de cette année toute aussi exceptionnelle : New York.
Nous y sommes depuis hier après une traversée en avion. Circuit classique: la statue de la liberté, les buildings de Manhattan, le Metropolitan Museum, Ground Zero....
Plus que 4 jours avant de clôturer cette parenthèse de notre vie.
Partagés entre l'impatience de rentrer et les regards nostalgiques que l'on jette sans arrêt sur les derniers mois, nous comptons les jours.
2 faces de l'Amérique
3 valises
Derniers tours de roue
Bel air, belle aire …
Après l’atmosphère étouffante et pour tout dire insupportable du Nevada, on avait bien besoin de l’air pur et frais des sommets de la Sierra Nevada et de Sequoia National Park.
Monstrueux géants de plus de 100 mètres de haut, vieux, pour certains, de 2500 ans, ces séquoias grandissent dans un périmètre restreint de la région, qui réunit toutes les conditions nécessaires à leur croissance exceptionnelle.
Lilliputiens parmi les géants, on a enchaîné les balades, têtes en l’air admirant les hauteurs, nez au vent humant les senteurs de résine.
Ils sont impressionnants ces arbres dont la plus petite branche mesure quand même plus de 2 mètres de large et qui ont vu passer des générations d’indiens, puis de colons, puis de trappeurs, puis d’exploitants forestiers, ( l’exploitation des séquoias est interdite depuis les années 40) puis de touristes.
Et il est vrai, que ça ne manque pas les touristes autour du saint des saints, du vénérable Général Sherman, classifié « plus gros arbre du monde ». Ce n’est pas le plus beau mais incontestablement ses dimensions sont impressionnantes.
Tout comme le calme et la sérénité qui règnent dans le parc.
Après Sequoia, Yosemite.
On nous en avait dit des merveilles : vues sublimes, cascades tumultueuses, vallée calme et sereine parsemée de prairies, ours qui s’ébattent librement et en toute quiétude.
Hélas…. Rien de tout ça. Mais plutôt l’impression désastreuse de s’être égarés au beau milieu d’une jolie aire d’autoroute un jour de départ en vacances classé noir par Bison Futé.
La vallée, certes magnifique mais parcourue en permanence par 4 files continues et ininterrompues de voitures, y compris les incontournables petits trains touristiques, les cascades qu’il faut contempler les uns après les autres en faisant la queue, les files de voitures sur les bas-côtés, les allers et venues sur les parkings pour guetter la place qui se libère, l’attente de 20 minutes devant les toilettes, les mômes qui braillent, les paquets de chips, les moteurs des bus qui tournent pour ne pas laisser refroidir la clim…
La foule, celle des grands jours ; celle des retours de plage vers 18h, des lundis de l’Ascension chez Ikéa, ou des vitrines de Noël aux Galeries Lafayette le 1er décembre.
Alors évidemment, espérer voir un ours dans ce capharnaüm….
Après quatre heures, quelques peu désabusés et dégouttés, on a alors préféré se planquer à 20 km de là, dans un endroit bien plus calme.
Allez, c’est pas grave, on en verra encore pleins d’autres des belles choses !
Histoires américaines
Tenue correcte exigée.
L’Utah est l’état des mormons venus s’installer ici il y a un siècle et demi pour fuir les persécutions religieuses. Salt Lake City, la capitale de l’état est composée à plus de 50% de mormons, pratiquants, et grâce à leurs stricts principes et leur ardeur au travail, ils ont réussi à faire de l’Utah l’un des états les plus riches et les plus prospère du pays, aidés en cela par les sites naturels exceptionnels qui s’y trouvent et qui attirent les touristes du monde entier.
La face cachée de l’Utah, c’est justement la rigueur morale et religieuse des mormons : pas de vente d’alcool dans l’état, sauf dans des magasins spécialisés sous licence, exception faite de la bière qui n’est pas un alcool, comme chacun sait !
L’apéro du soir se fait donc à la bière pour Fabrice et au jus de pomme pour moi.
Selon la même rigueur morale, partout il est précisé qu’il faut avoir une tenue correcte : no shirts, no shoes, no services ( pas de chemise, pas de chaussures, pas de service)
Les girls américaines sont des filles à la mode. La dernière étant de porter un T-Shirt ou un accessoire (casquette, sac, bandeau…) à la gloire d’un célèbre fabriquant de moissonneuse batteuse (de couleur verte foncé). Quand l’inscription est pailletée, c’est encore mieux.
Et quand on est à l’université, pour être vraiment cool et voir sa cote de popularité grimper en flèche, une seule solution : aller en cours en pyjama. Propre et repassé certes, mais pyjama quand même. Et plus il y a de nounours sur la flanelle, plus on est « in ».
Cela pose à peu près le niveau de l’élégance et du raffinement vestimentaire des américains…
Si on avait voulu faire sensation aux USA, on aurait pas trouvé mieux. Circuler avec un camping-car de 7 mètres relève ici de la parfaite excentricité, voire d’une anormalité certaine, eux pour qui le RV ( recreational vehicle) doit mesurer au minimum 12 mètres. La plupart de ces monstres est équipée de climatisation, de congelateur, de micro-ondes, de machine à laver et d’un salon escamotable dans la largeur et qui se déploie de chaque coté, à l’arrêt.
Nous, forcément avec notre petite taille et notre autonomie énergétique on pique leur curiosité. : « il faut un permis pour conduire ça ? ».
Cette condescendance affichée a d’ailleurs valu à notre fidèle destrier l’affectueux surnom de « petite crotte ».
N’empêche que leurs RV ont beau porter des noms à faire pâlir d’envie les explorateurs les plus audacieux (le Week-end Warrior, l’Artic Fox, le Wild Cat ou plus ridicule, le Château Sport), leur taille et leur consommation d’énergie les obligent à ne fréquenter que des campings surpeuplés, sans charme où ils sont alignés, les uns à coté des autres.
Nous, on va partout, armés de notre panneau solaire qui nous suffit amplement.
La mentalité américaine est complexe pour nous européens. Savant dosage de liberté individuelle servie à toutes les sauces et d’ultra réglementation.
On a ainsi le droit de ne pas attacher la ceinture de sécurité de ses enfants en voiture (c’est ma liberté individuelle, je fais ce que je veux) par contre, les chiens doivent être impérativement et en toutes circonstances, tenus en laisse d’une longueur maximum de 1,83 m ( là, c’est la sphère publique, donc respect des autres).
Cet improbable équilibre donne lieu à une judiciarisation extrême et à une permanence du « politicaly correct ». Dire de quelqu’un qu’il est noir, même si c’est sa couleur de peau, c’est déjà dépasser la limite.
Tout est prétexte à un procès, une réflexion, une attitude, une négligence mineure.
Du coup, partout, sur le bord des routes, fleurissent les panneaux publicitaires pour des cabinets d’avocats spécialisés dans tous les domaines, du plus classique au plus improbable : divorce, amende routière, accident de la route, sortie de prison…
39° à 20h30, 32° à 3 h du matin, 31° à 7 h du matin ; la chaleur est devenue insupportable et nous rôtit vivants dans notre étuve à roulette.
Tchao l’ouest, cap sur la verdure, les montagnes et la mer.
Slots and hoodoos
Trois jours de pur bonheur, élus à l’unanimité les 3 meilleurs jours depuis le début du voyage.
C’est dire…
A Escalante National Park, nous avons retrouvé Sébastien et Cécile, grands amoureux devant l’éternel des fabuleux espaces américains.
Et, profitant des miracles géologiques qu’offre ce grand parc, un peu à l’écart des hordes touristiques, nous voilà partis, sous la houlette de Seb, à explorer les slots canyons.
Mais qu’est ce que c’est un slot canyon, me direz-vous ? ( je l’ignorais totalement il y a quelques jours encore). C’est une faille rocheuse qui relie une vallée à une autre, si étroite qu’on n’y passe que de profil.
Obèses s’abstenir, ventres rebondis à faire fondre absolument avant tout passage. Même Nils du haut de ses 25 kg a parfois eu du mal à se glisser en certains passages.
Ces ouvertures sont teintées de l’ocre du plateau du Colorado, mais savent aussi prendre des couleurs différentes selon la lumière du soleil qui pénètre au fond des canyons. A certains endroits, les parois sont zébrées de sédiments calcaires ou parsemées de sombres dépôts de fer.
Ces slots canyon sont innombrables dans la région d’Escalante. Nous en avons traversés 3 : Peek-a-Boo, Spooky et Zebra, escaladant les rochers bloquant l’ouverture, nous faufilant dans des passages si étroits que c’est l’un derrière l’autre que l’on devait placer nos pieds, le sac tenu par la main et non sur le dos, la tête tournée de coté…
Mais un slot, ça se mérite. Pour y parvenir, plusieurs dizaine de miles de piste en 4X4 puis de marche sous un soleil de plomb dans un environnement désertique sont nécessaires, sans repère autre que celui de la parfaite connaissance des lieux qu’en a Seb.
En 3 jours, 25 miles (35 km) de randonnée avalées avec bonheur, bonne humeur, avec le plaisir simple d’être ensemble et de partager ces lieux inoubliables.
Nils y a montré ses grandes qualités d’endurance, lui qui s’est modestement surnommé « l’homme des canyons ».
Cécile et Sébastien continuant leur virée vers Capitol Reef, c’est donc tous les 3 que nous avons poursuivi notre route vers Bryce Canyon, beaucoup plus touristique, surtout en ce début de saison estivale. Mais rien ne peut gâcher malgré tout le spectacle de des chandelles de pierre, ces « hoodoos » rouges et blancs disposés dans un amphithéâtre monumental parsemé de sapins.
Bientôt 5 semaines dans l’Ouest américain.
Tous les jours des paysages différents, sublimes, inoubliables et des bivouacs splendides en pleine nature.
Et je crois que le meilleur reste à venir…..