Un p'tit air connu
De Cafayate à La Rioja, il nous aura fallu deux jours au cours desquels nous aurons pu apprécier la variété des climats argentins : du froid andin, nous passons à une chaleur étouffante, moite, sans un souffle d’air. En plaine, il fait plus de 37 degrés dans le camping car, sans aucun espoir que la température baisse, y compris la nuit.
A La Rioja, enfin, un petit orage nous permettra de respirer un peu.
Comme prévu, nous retrouvons Douglas et Nathalie le jeudi matin et partons vers la Vallée de la Lune (dans un parc national au nom imprononçable : Ischigualasto) et le parc de Talampaya. C’est donc à 5 que nous faisons route, ce qui nous permet de leur faire partager repas, apéros et notre petit confort quotidien, eux qui sont sacs au dos sans autre moyen de locomotion que les bus locaux.
L’arrivée dans le parc national Talampaya ne suscite pas un grand enthousiasme : le paysage est sans relief, sans particularités et parait bien fade après les quebradas déjà vues plus au Nord. Il nous est demandé, en plus, un droit d’entrée très élevé alors qu’il n’est pas possible de circuler librement dans le parc. Il faut systématiquement être accompagné d’un ranger.
Nous décidons de ne pas entrer et partons bivouaquer, pour cette première nuit, en plein désert, face à des collines de sable solidifié que Nils escalade sans jamais se lasser.
L’apéro face aux soleils couchants, seuls dans le désert, est un must que je recommande volontiers.
Le lendemain, le parc de La Vallée de la lune nous séduit plus. Il est toujours impossible de s’y déplacer seuls mais cette fois nous faisons taire nos velléités d’indépendance et acceptons de rouler, en convoi de 5 véhicules, sur les 40 kilomètres de piste du parc.
Bien évidemment, nous serons les seuls en camping car et donc toujours à la traîne avec bien souvent du mal à rattraper ceux qui nous précèdent. Au final, les 40 kilomètres font s’avérer être un véritable martyre mécanique.
Mais on est passé et on ne le regrette pas : le paysage de la vallée est effectivement lunaire. Des failles rocheuses succèdent à des collines multicolores, le tout face à une immense barrière rocheuse rouge.
Par endroits, la vue est en revanche monochrome et rien ne distingue le sol des roches environnantes qui prennent des formes bizarres (sous-marin, champignons…). C’est sans doute comme ça que les Argentins voient la surface lunaire….
Après 3 jours passés en commun qui nous auront permis d’approfondir un goût naissant pour les vins argentins nous laissons nos belges à San Juan.
Nous savons alors qu’au moins 4 jours de route (1700 km) nous attendent pour rallier la Péninsule de Valdès. C’est la pleine saison des baleines et nous ne voulons pas la rater. En plus de ça un petit changement climatique ne serait pas pour me déplaire.
Et je ne suis pas déçue. Valdès à un petit air connu. Le climat est finalement assez proche de celui qu’on trouve chez nous en cette saison automnale, la végétation est bretonnisante et la promenade le long de la mer ressemble à s’y méprendre à celle de La Baule (même boutique de fringues et de cartes postales). Une différence de taille cependant : partout dans la baie on aperçoit des baleines (dites « franches australes »), certaines à quelques centaines de mètres seulement de la côte.
L’observation des baleines, par zodiac ou catamaran, est d’ailleurs l’industrie locale.
Bien entendu, nous aussi, on ira voir de plus près les cétacées.
Dès que le temps sera meilleur….