Fascination...
Fascination pour cette immensité qui s’étend sur plus de 250 km² (la taille de la ville de Buenos Aires) et qui est faite de glace accumulée depuis des milliers d’années.
Fascination devant ce glacier bien vivant, qui bouge, s’avance de quelques centimètres par jour, gronde et craque au point que l’on reste des heures à le regarder.
Fascination devant la glace aux reflets turquoise, virant au bleu marine suivant la lumière du jour.
Fascination devant les explosions de glace lorsque des pans entiers s’écroulent dans l’eau du Lac Argentino.
Le Perito Moreno fait bien partie de ces incontournables que l’on ne peut rater en venant en Argentine. On peut néanmoins regretter la surexploitation touristique qui en est faite (inflation des prix, installation de vilaines passerelles en alu et comble de l’hérésie la construction d’un ascenseur en plein milieu du site), mais cela reste une évidence : c’est magique.
La fascination qu’il exerce doit d’ailleurs être partagée puisqu’il se contemple dans un silence quasi religieux, chacun étant à l’affût du moindre craquement annonciateur d’un prochain effondrement de glace dans le lac. Seuls les Argentins définitivement allergiques au silence se baladent radio à la main.
Depuis quelques mois, il n’est plus possible de rester dormir dans le parc en dehors de l’unique hôtel de luxe. Trop tentés de le contempler à nouveau le lendemain matin, nous nous sommes planqués sur un petit parking, à l’heure de la fermeture et avons passé la nuit sur les bords du lac.
A l’heure de l’apéro, un grand classique : aller chercher des glaçons vieux de 15 000 ans (d’après nos calculs approximatifs qui mériteraient vérification plus experte) dans le lac pour rafraîchir le petit blanc !
Prochaine étape avant le passage au Chili : Bariloche et la région des lacs, à plus de 1500 km. Il existe bien une route plus directe (la fameuse route 40) mais on ne se sent plus le courage d’affronter plus de 600 km de piste.
Alors, on va rouler, pour changer….