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31 janvier 2011

Tours et détours

11

Comme à chacune des nos pauses prolongées, il faut s’arracher au confort, à l’hospitalité de Claudine et Ricardo et à la douceur du climat d’Arica. Le pincement au cœur est d’autant plus fort que nous quittons également le Chili, où nous avons maintenant beaucoup d’attaches et que nous avons adoré sans restriction, du sud au nord.

Nous savons aussi qu’après le confort Argentin et Chilien, des conditions de vie plus difficiles nous attendent en Bolivie et au Pérou.

Eh, bien oui, la Bolivie… Il est vrai que ce n’était pas dans notre itinéraire au départ, tout comme Ushuaia. Mais heureusement, rien n’est figé et nous apprenons quotidiennement depuis bientôt 5 mois à nous adapter. En l’occurrence, ce court passage par la Bolivie nous permettra d’économiser quelques journées de route. Alors….

Alors, ça va démarrer en fanfare !

D’abord, l’altitude. La route entre le Chili et la frontière Bolivienne est splendide. On passe de la cote désertique d’Arica aux hauts plateaux andins parsemés de cactus, de vigognes, de lamas. On croise quelques villages, perdus dans la puna. De temps en temps, une lagune d’un bleu turquoise où se reposent des flamands roses. Mais si la route est magnifique, elle a aussi le gros inconvénient d’être la plupart du temps à plus de 4000 m d’altitude. Au plus fort de notre ascension, nous avons même passé 4780 m.

Et ça, le camion n’aime pas du tout. Il a le souffle court et peine dans les montées    (c’est un peu gênant parce qu’on monte en permanence…). Après une accélération un peu forte pour doubler un camion qui se traîne encore plus que nous, le tableau de bord s’illumine comme un sapin de Noël. Pas de doute, un camping car, c’est pas fait pour rouler à ces altitudes et un changement de filtre à gasoil s’impose. Sauf que là, tout de suite, au milieu de nulle part, c’est impossible. Ambiance détendue pour la fin de la journée…

Nous bivouaquons malgré tout dans l’adorable village andin de Putre, encore au Chili, et transmettons toutes nos ondes positives au camion pour qu’il continue sa route le lendemain, sachant qu’elle sera encore plus difficile.

Le lendemain, après 60 kilomètres effectués à la vitesse d’un escargot vieillissant, nous passons la frontière Chilo-bolivienne.

Ah, les frontières boliviennes…. Nous avons maintenant une expérience assez poussée des frontières sud américaines et de leurs formalismes. Mais là, on tombe carrément dans une autre dimension, dans un monde parallèle dont on n’a pas toutes les clefs. Plus de 2h30 à errer de bureau en bureau à la recherche d’un numéro que l’on doit apposer sur un formulaire sans lequel on ne peut pas passer. Mais c’est l’heure du repas, ou bien les personnes présentes n’ont pas envie de le faire, ou ce n’est pas le bon bureau, ou l’ordinateur qui est en panne…

Kafka n’est pas loin !

Le tout dans un bordel indescriptible, sans un sourire, sans une indication fiable qui n’ait pas été contredite par au moins 3 autres personnes.

Nous finissons malgré tout par passer mais avec les nerfs en pelote pour le reste de la journée.

Le gros inconvénient avec les frontières, c’est que l’on vous pique tout ce qu’il y a dans le frigo. Et qu’arrivés en Bolivie, il y a urgence à se ravitailler. Mais dans une charmante ville située au carrefour des deux routes principales du pays (Patacamaya), difficile de trouver quelque chose de comestible à se mettre sous la dent. Au terme d’une quête acharnée, Fabrice nous trouvera finalement un poulet grillé pas mauvais du tout.

La nuit suivante sera très mauvaise pour tout le monde : le mal de l’altitude aura eu raison de nous. Seul Nils s’en tirera à peu près bien.

Du coup, le lendemain, la tête et les boyaux encore à l’envers, nous manquons d’enthousiasme (c’est le moins que l’on puisse dire) pour nous aller et rester quelques jours à La Paz réputée être la ville la plus haute du monde, mais aussi la plus embouteillée, dans laquelle nous savons d’ores et déjà que nous ne pourrons pas circuler vu notre gabarit et l’état des routes (seuls les grands axes sont asphaltés). D’autant plus qu’aucun Bolivien n’a voulu changer notre filtre (ce qui était somme toute préférable en voyant l’état de leurs locaux et d’une certaine perplexité affichée à la vue du filtre de rechange) et que, par conséquent, Totor est toujours asthmatique, à la limite de la réanimation…

On se contentera donc de l’aéroport pour faire un ravitaillement express et un peu d’internet. Bah oui, c’est pas très glorieux mais faute avouée….

On se dirige donc vers Tiahuanaco, site pré-inca situé à quelques encablures de la frontière péruvienne. Il ne reste pas grand-chose des temples et des pyramides à part une porte du soleil (celle qu’Hergé à copié pour son album «  Le temple du soleil ») mais il émane des lieux une sensation de sérénité et de calme qui nous requinque un peu.

Point d’orgue de ces 3 jours : la frontière entre la Bolivie et le Pérou.

Ca commence tout aussi bien puisque personne dans la ville n’est capable de nous dire où se trouve précisément le poste frontière….. (en Bolivie on ignore l’existence des panneaux indicateurs).

On se ballade donc de rues défoncées en pistes crevassées. Le camion déjà bien faible apprécie.

Finalement on le trouve et les formalités se déroulent, somme toute, assez normalement, une fois accomplie la traditionnelle contribution à la police locale…

Hasta luego Bolivia.

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Commentaires
G
Merci pour me donner un moment de lecture et d'évasion.<br /> Toujours aussi magnifique...<br /> On vous embrasse<br /> <br /> Graziella
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